Une nouvelle méthode permettant d’obtenir du carburant synthétique à partir du CO2 (dioxyde de carbone) et d’obtenir de l’eau à partir de l’air ambiant a été proposée par des chercheurs du Karlsruhe Institute of Technology (KIT) et de l’Université de Toronto.
Les effets du changement climatique mondial sont désastreux. Raison pour laquelle il est impératif que l’homme réduise à 0 ses émissions de gaz à effet de serre, et ce, dans le courant des 30 prochaines années, selon le rapport de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) ou Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
La méthode consiste donc à installer des équipements compacts afin de séparer le CO2 de l’air ambiant provenant des bâtiments et ainsi produire des hydrocarbures synthétiques pouvant être utilisés en tant qu’huiles synthétiques renouvelables.
Cette transformation peut amener de nombreux secteurs à être repensés comme la mobilité, la production d’énergie ou la gestion des bâtiments. Les sources d’énergie synthétiques pourraient, cependant, représenter un élément fondamental dans un futur système énergétique respectueux du climat.
Une faible quantité de CO2 dans l’air ambiant
Comme un volume important d’air doit être traité pour produire des quantités importantes de sources d’énergie de synthèse, il est indispensable de disposer de grands systèmes de filtration. Actuellement, la concentration de CO2 dans l’air ambiant est relativement faible (0,038 %).
La proposition de l’équipe de recherche, dirigée par Dittmeyer et le professeur Geoffrey Ozin de l’Université de Toronto (UoT) au Canada, consiste à décentraliser la production de sources d’énergie de synthèse et à relier directement les systèmes de filtration aux systèmes de climatisation et de ventilation déjà installés dans les bâtiments afin de réduire les coûts et les pertes d’énergie en synthèse.
« Étant donné la disponibilité des technologies nécessaires à ces installations, l’intégration matérielle et thermique des diverses étapes du processus devrait donner la possibilité d’atteindre un niveau élevé d’utilisation du carbone ainsi qu’une efficacité énergétique élevée. La conversion du CO2 nécessite, cependant, une quantité considérable d’énergie électrique pour la production de l’hydrogène ou du gaz de synthèse. Cette électricité doit donc être sans CO2, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas provenir de sources fossiles », selon le professeur Dittmeyer qui déclare également qu’« Une expansion accélérée de la production d’énergie renouvelable, incluant l’intégration du photovoltaïque au bâtiment, est indispensable ».
Pour pouvoir mettre cette vision en pratique, les chercheurs estiment qu’une adaptation des conditions-cadres juridiques et sociales ainsi que des efforts importants en matière de recherche et développement sont nécessaires.