De l’eau glacée est injectée dans des tuyaux à partir de plusieurs machines installées sous les bords de la Seine. Il s’agit d’un système de six kilomètres de canalisation fonctionnant grâce à la géothermie. Des équipements ainsi que des bureaux de 350 000 m2 sont refroidis par ce système. S’il existe de nombreuses alternatives à la climatisation, ce réseau de froid urbain peut en faire partie.
Selon le président de Via Sèva, Guillaume Planchot, ces infrastructures coûtent environ 65 millions d’euros et sont rentables dans la durée. Au responsable d’agence de l’entreprise Idex d’expliquer qu’il s’agit d’un système qui marche, en partie, à l’aide de la géothermie.
En complément, les thermofrigopompes qui sont installés utilisent l’eau de la nappe phréatique qui est de 15 °C pour l’obtention d’une eau à 4 °C et aussi, de façon parallèle, de l’eau chaude à 80 °C qui permet d’alimenter le réseau de sanitaire et chauffage en période hivernale.
L’ensemble des réseaux de froid urbain, qui ont pour but d’offrir une alternative plus propre aux climatiseurs individuels, n’utilise pas le même système.
Le cercle vicieux de ces appareils qui consomment énormément d’électricité est expliqué dans le rapport de l’Agence internationale de l’énergie qui a été publié en 2018. Le rapport explique ainsi que ces appareils utilisent des gaz réfrigérants ayant des émissions de gaz à effet de serre très importante. Bien plus importantes que le CO2. L’air chaud qu’ils rejettent amplifie également les bulles de chaleur urbaines.
D’ici 2050, le nombre de climatiseurs installés dans le monde passera de 1,6 milliard à 5,6 milliards. L’éradication des gaz hydrofluorocarbures dans les climatiseurs donne la possibilité d’éviter 0,5 °C de réchauffement.
Plus de 700 clients sont alimentés en froid grâce aux 80 km de canalisations installées par l’entreprise Climespace, une filiale d’Engie.
4 MW de froid sont produits par les installations, fonctionnant à l’électricité et utilisant en partie l’eau de la Seine, pour 1 MW de consommation électrique. Selon le directeur d’exploitation, Jean-Sébastien Mascrez, les climatiseurs autonomes produisent 2 MW de froid pour 1 de consommation d’électricité. Cela permettrait d’atteindre une réduction de 50 % des émissions de CO2, selon Climespace.