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En 2030, l’objectif de Monaco est de réduire ses émissions carbones de 50 % et d’atteindre en 2050 la neutralité carbone. La Principauté mise sur ce qu’elle appelle l’or bleu, la thalassothermie, afin de remplir ses engagements et climatiser et chauffer ses bâtiments. Sur son littoral, Monaco constitue la première ville à développer ce type d’EnR. Il s’agit d’une technologie qu’elle maîtrise parfaitement depuis 1960.
Dans la thalassothermie, c’est l’eau de mer qui est utilisée en guise de source d’énergie pour climatiser et chauffer des bâtiments. Le principe de la thalassothermie est similaire au principe de la géothermie. Le premier exploite la chaleur d’une nappe souterraine et le second met à contribution la mer qui est pompée à une profondeur de dizaine de mètres à une température variant, selon la saison, entre 12 et 25 °C. Celle-ci passe ensuite par une série d’échangeurs thermiques et restitue une partie de son énergie à une boucle d’eau douche alimentant des PAC réversibles.
Ces dernières font monter la température du circuit secondaire afin de chauffer l’ECS et assurer le chauffage ou inversement, réduisent la température pour le rafraîchissement en saison chaude. Le rendement du cycle à eau de mer est meilleur comparé à celui des PAC puisant l’énergie dans l’air extérieur (5 kWh de climatisation ou de chauffage pour une consommation de 1 kWh d’électricité).
À ce jour, 80 installations de thalassothermie sont présentes sur le territoire monégasque. Elles alimentent plus de 2/3 des bâtiments du Rocher et couvre 17 % des besoins en énergie de ses habitants. Une couverture qui représente annuellement, 15 000 tonnes d’équivalent pétrole économisées.
Toujours dans l’objectif d’accélérer la transition énergétique de la Principauté, celle-ci a pris la décision de bannir le fioul dans la production de chaleur à partir du 1er janvier 2022 au profit de l’or bleu. Dans la préparation de cette conversion, le nouveau chef du gouvernement, Pierre Dartou et Thomas Battaglione, directeur général de la Société Monégasque de l’électricité et du gaz (SMEG), filiale d’Engie, ont signé depuis peu un traité de concession pour 2 nouvelles boucles thalassothermiques pour alimenter les quartiers de La Condamine et du Larvotto.
Dalkia a piloté une étude, sur une période de 4 ans, dont les résultats ont démontré que les PAC sur eau de mer impactent peu la faune et la flore. Cette étude considère également la thalassothermie comme étant une technologie à fort potentiel et qui constitue une solution compétitive de la transition énergétique.