Qarnot, une entreprise francilienne vient de présenter sa chaudière numérique QB-1. Cette entreprise est également à l’origine des radiateurs-ordinateurs QC-1 et QH-1. Le principe de la chaudière consiste à exploiter la chaleur nocive provenant des serveurs informatiques. Les calories récupérées servent à fournir aux logements de l’ECS chauffée à 60 °C.
Cette chaudière atypique est destinée aux promoteurs immobiliers et aux bailleurs sociaux. Elle dispose de 24 cartes-mères et de processeurs AMD Ryzen 7 2700 de 3,2 GHz, constituant la source de chaleur. Les calories sont transmises à l’eau froide, entrant dans la chaudière, à l’aide des plaques de refroidissement. Le rendement serait de 96 % et le débit d’eau chaude est de 6 litres par minute.
Modulaire, ce système est composé de 2 unités pour 4 kW de puissance combinée. Il est capable d’assumer un ballon d’eau chaude et les pics de consommation et complète une chaudière classique. La température dans la boucle de retour de l’ECS est relevée par son apport énergétique. Ce dernier peut également servir pour le maintien de la température du « talon ».
Ces dernières années, des initiatives similaires ont vu le jour. Par exemple, Dalkia a installé un système de refroidissement à eau permettant la récupération de la chaleur produite par un datacenter, hébergé dans l’établissement, pour produire de l’eau chaude sanitaire.
Stimergy, une entreprise grenobloise avait mis au point une chaudière fonctionnant à l’aide de la chaleur de serveurs informatiques en utilisant, en guise de fluide caloporteur, de l’huile avec des échangeurs thermiques reliés à un ballon d’eau chaude.
Les techniques consistant à valoriser la chaleur fatale se développent davantage dans les grands datacenters afin de limiter leur impact sur l’environnement. Stimergy et Qarnot ont l’idée d’appliquer ces techniques à l’échelle du micro-datacenter.
Concernant Qarnot, en particulier, celui-ci s’engage, à travers d’un contrat de service, durant 10, 15, voire 30 ans pour la prise en charge de l’ensemble des frais liés à l’exploitation de la QB-1. Le remboursement de la facture d’électricité, le renouvellement des processeurs ainsi que la maintenance y sont inclus.
Le client qui souhaite s’équiper de la chaudière QB-1 ne paie rien de plus que l’investissement initial de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Selon les estimations de Qarnot, l’équipement pourrait être amorti au bout de 10 ans, bien que le kilowatt produit coûte 7 euros.
Convaincus par le modèle, des bailleurs sociaux comme Aiguillon, Elogie-Siemp et Ozanam ont déjà signé avec l’entreprise. Ces solutions technologiques intéressent, en effet, la filière du logement social, car elles leur permettent de valoriser leur patrimoine et de réduire les charges des locataires.