De nombreux pays sont touchés par les canicules à répétition, pour ne parler que de l’Inde où la température a dépassé 50 °C. Une augmentation de température qui exige le recours au climatiseur. Ce dernier a, pourtant, des effets pervers qu’il faut atténuer.
Dans le monde, moins d’un tiers des foyers dispose d’un climatiseur. Plus d’un tiers des climatiseurs du monde sont en Chine avec 60 % de taux d’équipement des ménages. Au Japon ou aux États-Unis, 90 % des ménages sont équipé d’un appareil de refroidissement. En Europe, en moyenne, 20 % des foyers disposent d’une climatisation et seulement 5 % des Français en possèdent.
Dans les économies émergentes telles que l’Inde, l’Indonésie, la Chine, le Mexique et le Brésil, les ventes de climatiseurs ont connu une hausse de 15 %, entre 2017 et 2018. Ces pays connaissent des vagues de chaleur davantage extrêmes. Ainsi, le nombre des équipements de refroidissement qui ont été installés en Asie a doublé depuis 2010 et dans le monde, ce nombre a augmenté de 40 %.
Dans le secteur du bâtiment, comprenant les secteurs tertiaire et résidentiel, une grande part de la consommation électrique est dédiée à la climatisation. Les 12 % des émissions de CO2 dans ce secteur proviennent de la climatisation.
La France a atteint, en juin, le pic de consommation électrique de période estivale de 59 436 MW, selon l’annonce du Réseau transport d’électricité (RTE). Ceci est dû à la forte utilisation des ventilateurs et des climatiseurs. En Chine, la climatisation représente la moitié de la demande de pointe d’électricité du pays surtout lors des journées les plus chaudes.
Le refroidissement de nos logements accentue, désormais, le réchauffement climatique. En effet, la majorité des climatiseurs déjà installés et vendus dans le monde sont énormément énergivores. De plus, les fluides frigorigènes utilisés ont un potentiel de réchauffement climatique très élevé.
Certains effets pervers de cette forte augmentation de consommation d’électricité peuvent, cependant, être freinés. En commençant par la décarbonisation de l’énergie nécessaire pour alimenter les bâtiments. Cela pourrait être possible grâce au développement global des énergies renouvelables.
L’architecture devrait également s’adapter aux changements climatiques. Les besoins en climatisation peuvent être réduits à l’aide de différentes solutions : le choix des matériaux utilisés, l’isolation ou encore la possibilité de protéger les fenêtres du rayonnement solaire…
La demande énergétique des climatiseurs peut également être réduite de moitié si leur consommation est optimisée. La mise en place d’étiquetages obligatoires ainsi que des normes portant sur le rendement énergétique est également une solution.
Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie, les 1,6 milliard d’unités de climatiseurs passeraient à 5,6 milliards, d’ici 2050.