L’industrie européenne des pompes à chaleur connaît un ralentissement marqué, confrontée à une baisse de la demande pour la première fois depuis quinze ans, selon Jozefien Vanbecelaere de l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA). Cette contraction du marché a entraîné des réductions d’effectifs notables, avec 3 000 emplois éliminés ou mis en pause à travers le continent. Des entreprises majeures, telles que le japonais Daikin en Belgique, l’allemand Vaillant, et Stiebel Eltron, ont dû ajuster leurs forces de travail face à ces défis, tandis que les fabricants français Saunier Duval et Groupe Atlantic ont également ressenti l’impact, réduisant significativement leurs activités.
Le secteur, essentiel dans la transition énergétique de l’UE vers une réduction de la consommation de gaz naturel et le remplacement des systèmes de chauffage à énergies fossiles, se trouve dans une position délicate. La déception des attentes en termes de croissance de la demande, exacerbée par une incertitude politique et des appréhensions des consommateurs envers cette technologie, a contribué à ce recul. En outre, le contexte économique actuel, marqué par une baisse des prix du gaz naturel, rend les pompes à chaleur, malgré leur efficacité supérieure, moins attractives comparativement à des coûts énergétiques concurrentiels.
L’efficacité énergétique des pompes à chaleur, bien qu’étant un argument de vente clé, se trouve compromise par la disparité des coûts entre le gaz naturel et l’électricité. Avec le gaz s’échangeant à des tarifs nettement inférieurs à ceux de l’électricité, l’intérêt économique pour les pompes à chaleur s’affaiblit, malgré leur rendement énergétique supérieur. Cette situation illustre les défis auxquels l’industrie doit faire face, dans un contexte où les avantages environnementaux de la technologie peinent à contrebalancer les réalités économiques actuelles.