Les pompes à chaleur, plébiscitées pour leur efficacité énergétique et leur impact écologique nul, traversent une crise sans précédent en France. Malgré un « plan PAC » lancé par Emmanuel Macron en 2022 pour multiplier par dix la production annuelle d’ici 2027, les ventes ont chuté de moitié en un an. Cette débâcle touche de plein fouet les fabricants français comme Intuis, contraints de réduire leurs effectifs et de ralentir leur activité malgré des investissements massifs.
Plusieurs facteurs expliquent cet effondrement. La crise du bâtiment, avec un recul de 10 % des logements neufs en 2023, freine les rénovations. Par ailleurs, la baisse du prix du gaz rend les chaudières plus attractives que les pompes à chaleur, dont le coût d’installation élevé dépend fortement des aides publiques. Or, ces dernières sont devenues imprévisibles, changeant de conditions plusieurs fois par an. Cette instabilité décourage les consommateurs, selon François Deroche, président de l’AFPAC, qui appelle à une simplification des démarches administratives.
Alors que la France ambitionnait de produire un million de pompes à chaleur par an en 2027, les perspectives sont désormais drastiquement revues à la baisse. En 2024, seulement 170.000 unités devraient sortir des usines françaises, un véritable revers industriel et environnemental, qui menace la transition énergétique du pays.