FRANCE – Lancé en Janvier 2014, par IDEX en collaboration avec le CEA-Liten, le projet de R&D Seti (stockage d’énergie thermique intelligent) vise à améliorer l’efficacité énergétique via un stockage novateur de l’énergie thermique. Lauréat du concours mondial d’innovation de la commission LAUVERGEON (dans la catégorie » stockage de l’énergie « ), IDEX, porteur du projet, va ainsi bénéficier de 200 000 euros pour la phase d’amorçage du projet.
» La chaleur se stocke et se transporte mais, annonce d’entrée Frédéric VIET, directeur général de l’entreprise IDEX, ETI française spécialiste de l’efficacité énergétique. Or l’énergie thermique pour le chauffage et la climatisation constitue le premier poste de consommation énergétique en FRANCE. L’idée du projet SETI a germé de ce constat, avec trois objectifs visés :
– La compétitivité en créant un système performant et économique ;
– La connectivité pour apporter des informations à l’exploitant du réseau et au consommateur ;
– La compacité afin d’intégrer aisément le système dans un bâtiment ou dans un réseau urbain ou industriel.
Le besoin de stockage thermique apparaît naturellement lorsqu’il s’agit de valoriser les énergies renouvelables thermiques (énergie d’incinération des ordures ménagères, géothermie, etc.) car elles fournissent une base de puissance continue l’année mais peinent à couvrir les pointes de demandes énergétiques. En parallèle, les énergies renouvelables électriques (éolien, solaire photovoltaïque, etc.) souffrent de l’inconstance de leur disponibilité qui pourrait être contrebalancée, à terme, par un réseau intelligent et autonome de stockage-distribution thermique et électrique. Celui-ci lisserait en effet les pointes de charge et optimiserait en temps réel les sources de production disponibles et les réservoirs d’énergie dans un ensemble urbain ou dans un bâtiment.
Technologie innovante
A cette fin d’utiliser à terme 100% des énergies renouvelables, « le projet SETI consiste à développer une technologie innovante de stockage d’énergie thermique en utilisant un matériau à changement de phase », explique FREDERIC VIET. Il y a en effet beaucoup plus d’énergie libérable dans la chaleur latente de fusion ou de solidification des matériaux que dans leur chaleur massique. Le CEA-LITEN apporte son savoir-faire et ses connaissances sur ce type de matériaux. Il s’agit de développer des modules à l’échelle industrielle avec un matériau à changement de phase économique, recyclable et non-toxique, présentant une densité énergétique très élevée – 100 kWh/m2 – et pouvant se solidifier et se liquéfier à l’infini à des températures entre 50°C et 90°C. Nous visons le stockage qui ne se limite plus dans le temps et dans la durée » poursuit-il.
Le système, intelligent, devra incorporer des instrumentations de mesure de l’état de charge mais également de diffusion des informations en temps réel auprès des consommateurs, de manière à pouvoir s’imbriquer dans des systèmes de smart building. Côté planning, IDEX et le CEA se trouvent actuellement dans la phase de mise au point des bases de la technologie (levée des verrous scientifiques, conception de l’équipement, etc.)
Courant 2015, et pendant deux à trois ans, s’ensuivra la phase de qualification pré-industrielle durant laquelle des prototypes seront testés à différentes échelles. « Comme nous opérons sur plus de 50 réseaux de chaleur et de froid en FRANCE, notre ambition est d’avoir le plus tôt possible des retours d’expérience en confrontant des prototypes à des conditions réelles », précise FREDERIC VIET. Les deux collaborateurs espèrent ainsi lancer un déploiement industriel de leur système de stockage dès 2018.