L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) compare actuellement les différentes méthodes de mesure des émissions de particules du chauffage au bois afin d’en déterminer celle qui sera commune à toute l’Europe. Cette étude a in fine pour objectif une meilleure maitrise de la pollution atmosphérique causée par les appareils de chauffage domestique utilisant du bois et améliorera les performances de la filière énergétique biomasse domestique.
Financé par l’ADEME le projet porte le nom très technique de EN_PME_TEST. Quatre méthodes y sont testées. La première fonctionne par le prélèvement des particules solides sur filtre chauffé, suivie d’une mesure des composés organiques volatils totaux (COVt) par analyse à ionisation de flamme (FID). La seconde est la méthode utilisée par l’INERIS de dilution associée à des mesures de masse de particules en continu (TEOM). La troisième méthode est suisse : il s’agit d’évaluer le potentiel de formation d’aérosols organiques secondaires (AOS) par un micro tube de réactivité (μsmog chamber). Enfin, quatrièmement, des méthodes de suivi ou de mesure en continu de la masse de particules, spécifiquement développées et commercialisées pour des applications, en conditions réelles, aux émissions du chauffage domestique a bois, ont été étudiées et sont comparées.
On peut s’interroger sur l’intérêt de mesurer ces particules ? Ou encore pourquoi déterminer une méthode commune à toute l’Europe ?! Les réponses sont simples. A la première question, ces particules sont mesurées car elles sont très polluantes et dangereuses au niveau sanitaire. Le chauffage au bois rejette des fines particules et des gaz très polluants pour l’atmosphère. En France par exemple, les émissions provenant des chauffages domestiques au bois représentent une part assez significative des émissions nationales de particules PM 2,5 (particules fines inférieures à 2,5 microns) : 29 %, dont 27 % du fait des appareils domestiques et foyers ouverts, selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Afin d’assurer la maîtrise de cette pollution et d’améliorer les performances des équipements, il est indispensable de pouvoir s’appuyer sur une méthodologie de mesure commune au niveau européen. Une méthode de mesure de ces fines particules commune à l’Europe pourrait également inciter la Commission Européenne à décréter et à imposer des directives et des normes à ses états membres concernant les émissions de fines particules émises par les chauffages au bois.